vendredi

Ta-Parole ! Ziani Rams

Ziani décide de repartir à la source et de s’inspirer de sa vie, son entourage, son quotidien en livrant quelques mots à Ta-Parole ! En questionnant avec la tête et il me donne tout ce qu’il a sur le cœur dans sa réponse.

1.- On t'a découvert récemment sur le titre ''Laisse-Les Parler'' en rendant hommage aux grands de ce monde. Qu’est ce qui t’a poussé à faire cette chanson?

Ce qu'il faut savoir, c'est que le texte date d'environ 1 an, 1 an et demi, j'ai décidé de cliper le morceau sur un coup de tête.

J'avais écrit cette chanson parce que les icônes que je cite (Owens, Jordan, Tyson, Tupac, etc...) sont des artistes, leaders ou sportifs blacks qui ont inspiré les jeunes des années 80 et 90 et qui ont percé dans leurs domaines. Ils nous rappellent que c'est encore et toujours possible de le faire.

2.- Tu as des gens qui t’écoutent, tu penses être important de faire lumière sur certains sujets? Lesquels généralement?

En général, j'évite d'aborder les grands thèmes comme la politique ou d'autres sujets qui méritent de s'y connaître vraiment mais j'en parle de tant en tant. J'attends de m'y connaître plus.

Je cause plutôt de ce qui m'entoure, de la vie de famille, de ma vision de la zik, du manque d'argent et du combat pour l'avoir, de la drogue dans la rue, des femmes bien sûr, du taf, de nos délires, de nos rêves.

3.- Maintenant, comment envisages-tu le futur pour toi dans le rap?

L'avenir est radieux, comme je dis toujours...! Non, j'avance à mon rythme. Je vais déjà terminer la mixtape pour la fin du mois de juin si tout se passe comme prévu, travailler de nouveaux sons et clips. J'ai envie de créer quelque chose qui dure et qui tient la route, la Suisse a besoin de sérieux, son identité met beaucoup de temps à se confirmer. J'ai un gros show prochainement aussi mais j'en dis pas plus...

4.- Comment prends-tu le fait qu'on parle de game en Suisse?

Je crois qu'il y a réellement une compétition et des rivalités qui existent et c'est très marqué depuis le début de 2010. En tous cas, à Lausanne, les groupes de rap ont poussé comme des champignons, entre les anciens qui essaient de faire un come-back et les plus jeunes qui ont commencé à cliper.

Je pense que les MCs doivent faire preuve de respect, se tenir prêts à assumer leurs propos et surtout ne pas zapper que c'est un game : certains vont gagner, certains vont perdre donc faudra rester humble, dans la victoire comme dans la défaite.

5.- Tu donnes l’impression d’avoir plus de contrôle sur le contenu de tes chansons. Qui t'inspire?

Ma famille, mes amis, mon groupe m'inspirent et me poussent. Je fais de la musique pour moi avant tout mais ce n'est pas un hasard, c'est vraiment mon truc. Je pense que c'est à mon grand frère que je dois ça, il m'a fait connaître le hip-hop mais m'a appris à écouter de tout.

Du coup, je m'inspire beaucoup du rap ricain (le west coast surtout) et français, bien sûr, mais je kiffe le funk, le disco, le dancehall, le R&B, les sons du bled (obligé) et même le rock. Y a du bon à prendre quasiment tous les genres, il suffit d'avoir l'oreille et d'apprécier les différences pour mieux les exploiter!

6.- Red Smoke est souvent vu comme un label à part. Que penses-tu qu'on pourrait reprocher au groupe et quelles sont les qualités qui t'ont permis de rejoindre les rangs?

Moi, je ne pense pas qu'on soit un collectif ou un label à part mais simplement qu'on crie haut et fort ce qu'on pense, sans retenues. On avance ensemble avant tout parce qu'on se connaît depuis perpète, on a tous grandi et évolué ensemble, c'est ce qui fait notre force, je peux comprendre que l'avis et les sons de certains d'entre nous (voire de tous) ne plaisent pas à quelques-uns, peu importe.

Aujourd'hui, je vois que chaque crew essaie de faire son chemin, Red Smoke aussi. On a tous des projets persos en préparation dans nos crews respectifs, ça nous empêche pas de nous réunir et de taffer comme d'hab', Red Smoke n'est pas un groupe à part mais un collectif bel et bien présent dans le game et tous mes potos sont détérminés, c'est sûr.

7.- Sur ton projet, on pourra retrouver quoi par exemple?

Des classiques, des reprises essentiellement. La mixtape s'appelle ''Hefty Black Sauces : Volume 1'', ça se termine fin juin 2011. J'ai travaillé beaucoup de featurings avec Cueto Barrio, Kro2s, Odasmock, Jay James, O.D.T., Numa, mon groupe Hefty Blacks avec B.J. et Shadow Mazo et j'en oublie.

C'est vraiment le premier gros projet que je réalise et j'en suis content parce qu'il est varié, je chante, je rappe, je cause sur des beats ricains ou français qui pètent, 16 titres d'égotrip à écouter absolument. En attendant le premier album...!

8.- Tu fais également assistant de production comme métier professionnel, qu'est-ce que cela te permet de voir?

C'est tout récent et c'est le kif. J'apprends tout ce qu'il faut pour pouvoir progresser au niveau de l'image, de la vidéo et du son. Niveau contacts professionnels, je suis pas tombé à la pire des places, c'est le moins que je puisse dire. A suivre...

9.- Qui est Zani Rams? Pourquoi ce peudonyme ?

Ce nom, je l'ai choisi à partir de mon vrai nom, Ramazani, qui est aussi celui de mon grand-père maternel. C'est pour qu'on n'oublie pas le nom des miens, de ma famille, au cas où l'avenir me sourit.

10.- Comment as-tu rencontrer Cueto?

Cueto, c'est un collègue de longue date, on s'est faits ensemble et ça remonte aux bancs de l'école, à Bellevaux. C'est un frère et un gars sûr, un associé, c'est mon complice et vice-versa.

11.- Tu pense au cinéma?

Oui, j'y ai toujours pensé depuis petit, quand je commençais à écrire avec Jo-K puis Cueto donc entre 1999 et 2003, on délirait pas mal là-dessus. Maintenant, avec la technologie, le HD, etc., je me dis qu'on peut faire plus que du son dans le futur. Mais bon, pour le moment, ce n'est pas agendé...! Je n'ai que 22 piges, je me presse pas.

12.- Ton dernier coup de cœur ?

Musical, je dirais le son de Mann ''Buzzin'' en featuring avec 50 Cent pour le côté West Side, ça m'a fait bouger, la vérité...! Sinon, côté cinéma... Laisse tomber, ça fait trop longtemps que j'ai pas regardé de films, je suis pas d'actu' à ce niveau-là!

13.- Le dernier Mot?

Pas grand chose, si ce n'est que je souhaite un bon été à mes gars et miss, à ceux qui suivent encore ce qui se passe à Lôze et en Suisse romande et partout! Respect à tous et special thanks à mon poto Job Jaman.

MERCI

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